Le nouveau statut de l’enseignement catholique repose sur la fidélité de l’Église à sa mission éducative.
Entre les deux statuts, il n’y a ni rupture, ni continuité mais une véritable fidélité. Ce sur quoi insiste le statut de 2013, c’est sur l’ancrage de l’Église catholique dans sa mission éducative. L’Église porte une responsabilité éducative qu’elle confie notamment à l’enseignement catholique. C’est au nom de cette mission ecclésiale que l’École catholique se doit d’être ouverte à tous, d’apporter une attention prioritaire aux enfants et aux jeunes les plus fragiles, et d’être ainsi socialement utile. Par ailleurs, pendant longtemps, l’enseignement catholique se pensait comme étant associé à l’État par contrat et catholique. Nous sommes sortis de cette logique de la juxtaposition.
Les établissements catholiques parce qu’ils sont catholiques, sont ouverts à tous.
Nos établissements parce qu’ils sont catholiques sont ouverts à tous et c’est parce qu’ils sont ouverts à tous qu’ils peuvent être juridiquement associés à l’État par contrat. Il y a eu une clarification. Nous ne sommes plus dans la logique du « et » mais dans celle du « parce que ».
Ce qui est demandé à l’enseignement catholique c’est d’éduquer chrétiennement tous les enfants
Ce qui est demandé à l’enseignement catholique, ce n’est pas d’éduquer des chrétiens mais d’éduquer chrétiennement tous les enfants et les jeunes quels qu’ils soient – ce qui n’empêche pas, bien sûr, d’apporter une éducation chrétienne aux enfants des familles chrétiennes. Nous pensons qu’il est possible de témoigner de ce que nous sommes et de notre vision de la personne humaine en respectant la liberté de chacun. Ce qui attire les familles qui nous confient leurs enfants, c’est la qualité du suivi personnalisé, l‘attention portée à chacun, le lien entre l’établissement et la famille. A nous de faire comprendre que ceci repose sur un projet chrétien d’éducation et sur une vision chrétienne de la vie.
Cette vision de l’éducation est tout à fait compatible avec la mission de service public des établissements catholiques d’enseignement.
Nous nous inscrivons dans le cadre des politiques publiques mais nous entendons le faire en fidélité à notre projet et à notre spécificité. Un exemple d’actualité : dans le cadre de la Loi de Refondation de l’École de 2013, est prévu un enseignement moral et civique que nous nous devons de mettre en œuvre. Mais nous pensons que la morale est avant tout l‘objet d’un témoignage, d’un partage et d’une formation plus que d’un enseignement. Elle est l’affaire non pas d’un professeur mais de tous les adultes qui contribuent à la vie de l’établissement. Nous respectons les programmes scolaires comme nous y oblige la Loi Debré de 1959 ; en revanche, aucune obligation ne nous est faite d’appliquer les méthodes mises en œuvre ou préconisées par l’Éducation Nationale. Il existe une liberté pédagogique essentielle qui donne à nos professeurs une véritable marge de manœuvre.
L’école catholique est là pour être différente, sinon elle n’a plus de raison d’être.
Si nous faisions la même chose que l’école publique, nous n’aurions aucune raison d’être. Nous sommes là pour être différent et, ce faisant, nous avons la conviction d’être d’autant plus utiles à la nation que l’enseignement catholique est habité par une vision spécifique des relations humaines et de la société.